• PIERRE WAT

    Présence

    -

    Me tenant devant un tableau de Virginie Hucher je me sens debout. Quelque chose, là, s’adresse à mon corps, quelque chose que je ne reconnais pas, mais que j’éprouve. Certes ce tableau est abstrait, mais c’est un autre mot qui s’impose à moi, comme une première manière de nommer la rencontre : présence. Présence parce que la forme qui se tient là – je dis la, mais souvent elles sont plusieurs – n’est pas que forme, mais aussi, ou d’abord, texture, c’est-à-dire matière peinte avec un souci de sa surface autant que de ses limites. (...)

    Lire la suite

  • MARION ZILIO

    Fertilités potentielles, quand les formes s’engendrent 

    -

    À l’image des écosystèmes, l’œuvre de Virginie Hucher est intimement prise dans un réseau de relations sans limites, qui dissout les frontières individuelles pour s’étendre au milieu. Renouant dernièrement avec ses origines maternelles espagnoles, d’Alicante et de Palma de Majorque, l’artiste s’enracine dans le revêtement sensible du monde. Ce retour aux sources, et aux femmes de sa lignée, signe plus profondément l’avènement d’un nouveau cycle dans son travail, lequel revient à la figuration tout en relançant son processus de création. (...)

    Lire la suite

  • MARION ZILIO

    Anima Mundi

    -

    Tout commence par l’immersion d’un corps dans l’espace, lorsque celui-ci, vibrant et dansant aux rythmes d’une musique ou de forces naturelles (vent, pluie, tempête, flux et reflux des marées), s’oublie pour devenir monde. L’ego en retrait pour mieux se diluer, le corps de l’artiste trace la ligne sur le sable, la terre ou la neige ; chorégraphie avec la palette du vivant au grès des éléments en présence. Devenues outils, la branche ou la pierre prolongent le geste qui improvise une partition éphémère en harmonie avec le pouls cosmologique. (...)

    Lire la suite

  • ELORA WEILL-ENGERER

    Symbole

    -

    Un aptonyme est un nom de famille possédant un sens lié à la personne qui le porte, en particulier en lien avec ses activités. Les « Hucher » ont certainement été nommés ainsi car occupant une position de valet ou de postillon lors de l’appel de la chasse (« hucher » veut dire « appeler pour donner sa position » et indique par métonymie le cornet de chasse) mais aussi pour leur activité de sculpteurs de mobiliers d’églises. Quant au verbe « se hucher », il signifie « se percher, se jucher sur quelque chose ». Dans le premier cas, c’est la voix qui porte au loin, dans le second, c’est soi-même qui est hissé en hauteur. (...)

    Lire la suite

  • ELORA WEILL-ENGERER

    La nature est un talisman

    -

    Matisse a souvent rappelé son besoin d’exprimer dans ses peintures « le sentiment pour ainsi dire religieux qu' [il] possède de la vie » (1). Admiratrice du peintre, Virginie Hucher ne cache pas l’origine organique de ses oeuvres, pourtant bien abstraites. Les masses colorées sont centrées sur la toile, dûment délimitées en d’étranges formes qui échappent à la géométrie classique. Ces éléments souvent seuls dans l’espace, obéissent à un rapport de vide-plein cher au taoïsme. Les fonds sont aussi neutres que les figures sont pleines et aucun détail superflu ne vient perturber leur unité. (...)

    Lire la suite

  • ELORA WEILL-ENGERER

    Âmes de formes

    -

    Au milieu de ces fonds quadrillés, centrées sur la toile comme des talismans, les formes de Virginie Hucher sont pleines et arrondies, tout en étant pénétrées de manière récurrente par des encoches plus ou moins profondes. Ces parties doucement évidées semblent fournir un terreau fertile à toute chose qui pourrait s’y glisser. Une chose aveugle est en train de creuser sa galerie dans ce qui apparaît être des embryons de limons ou de sillons, c’est-à-dire une forme naturelle chantournée propice à nourrir le vivant. (...)

    Lire la suite

  • FRANÇOIS SALMERON

    Au diapason du monde

    -

    Les formes peintes, sculptées, ou tracées sur le sable et la neige par Virginie Hucher, évoquent des figures biomorphiques. Elles renvoient tour-à-tour aux peintures et sculptures de Joan Miro, aux figures aériennes et suspendues de Vassili Kandinsky (Bleu de ciel), ou aux silhouettes découpées d’Henri Matisse, soit autant d’esthétiques qui célèbrent la pulsation organique de la vie à l’ère de la mécanisation moderne. Ce qui frappe davantage, c’est l’amplitude et la générosité des formes esquissées par Virginie Hucher, qui se posent telles les géantes Baigneuses de Picasso. Ainsi, ces corps rebondis sont dotés d’une masse, d’une densité physique : ils jouissent d’une assise. (...)

    Lire la suite

  • JULIEN VERHAEGHE

    Le corps chorégraphié

    -

    Les peintures que Virginie Hucher présente à la Galerie des jours de Lune prolongent une série enclenchée en 2014. Intitulée le Corps chorégraphié, celle-ci anticipe des recherches formelles autour du corps et de ses potentialités en développant une variété de configurations partiellement géométriques. À cette occasion, le premier sentiment qui accompagne l’observation de ces peintures se rapporte à la tranquillité et à la stabilité. De toile en toile, différents motifs colorés habitent en effet les surfaces en figurant une sorte de mise à l’équilibre. (...)

    Lire la suite

  • JULIEN VERHAEGHE

    Le corps et l'autre

    -

    Les compositions de Virginie Hucher possèdent une dimension archéologique en raison de cette proximité avec un art de la sculpture traditionnelle, avec le passé. Ces corps sans âge, en allusionnant des temps oubliés, semblent riches d’une mémoire qu’il importe de recouvrer. Il est vrai que les artefacts qui traversent le temps sont avant tout des réalités mémorielles, que ces différents personnages mentionnent d’innombrables vies antérieures, tandis que l’archéologie, en évoquant ce qui reste lorsque tout a disparu, suggère une sémantique de la dissimulation, de l’enfouissement et du dévoilement. (...)

    Lire la suite

  • LAURENCE GOSSART

    Fertilitas: Au coeur des ensauvagements de Virginie Hucher

    -

    Quelque chose frémit et frétille, qui, depuis les feuillages de son jardin, s’érige de la terre vers ciel et s’impose dans la verticalité des toiles. Dans ce corps pictural prend place, fertilités sauvages, l’esprit du végétal… Ensauvagements, donc. Dans ce mot complexe qui désigne entre autres significations le retour à un état de nature, la peintre reconnait une trame de son processus de travail, car en puisant dans les forces indomptées qui l’animent, comme dans celles qui l’entourent et la nourrissent, elle s’ensauvage, multiple et prolifique. (...)

    Lire la suite

  • PAULINE LISOWSKI

    Des formes picturales en croissance

    -

    D’une expérience physique des espaces au contact des éléments naturels vers l’élaboration de formes du dessin à la peinture en passant par la sculpture, Virginie Hucher compose un ensemble d’œuvres abstraites qui l’amène à être en harmonie avec son corps. De l’art de la danse, elle retient l’élan et la posture qui nous conduisent à l’équilibre et à un ancrage au sol. La pensée taoïste guide son attitude d’artiste proche de la nature. Elle l’écoute pour ressentir son soi intérieur et inspire à entrer en contact avec la matière et son support. (...)

    Lire la suite

  • PAULINE LISOWSKI

    Du corps en mouvement dans l’espace vers la forme

    -

    Marquée par la danse qu’elle pratique depuis longtemps, Virginie Hucher retient de cet art une relation profonde de son corps avec l’espace. La pensée taoïste intéresse également Virginie Hucher qui privilégie la spontanéité et la rencontre avant de dessiner. Le principe de verticalité, l’harmonie terre et ciel et le paysage perçu comme un corps vivant s’expriment à travers ses performances au contact des éléments naturels. (...)

    Lire la suite

  • EMMA BELLOT

    Une âme mouvante comme l'art émouvant

    -

    Virginie Hucher, communient tous les arts. Ses toiles sont le fruit d’un cheminement et du mouvement. Corps et esprit sont alors à l’unisson pour enfanter la création : « Danser me permet de faire corps avec la vie, de saisir les pleins et les vides, le corps et l'âme du vivant. Cette chorégraphie du vivant me permet de laisser la création opérer. C'est devenu mon processus créatif, une performance que j'ai nommée Supports vivants (dessins sur la terre, le sable, la neige, l’eau). » (...)

    Lire la suite

  • ELISA ROUTA

    La nature a l'origine de toute chose

    -

    L’ artiste multidisciplinaire Virginie Hucher vit la nature comme un lieu de transformation, elle y fonde et construit le langage esthétique de chacune de ses oeuvres. En dessinant d’abord sur le sable, la neige ou la terre, elle met en mouvement son corps dans l’espace. Par impulsion et nécessité, elle y laisse son empreinte, spontanée et éphémère. Son corps de danseuse devient celui d’une artiste, plus petit que sa création. Sa série Supports Vivants est l’humble résultat de cette immersion. (...)

    Lire la suite

  • LAURA FERGUSON

    A dance between forms

    -

    A choreographer of shapes and forms, Virginie Hucher’s work is firmly rooted in the body and nature. Indeed, it is these two themes that ground the artist’s work; the union between nature and the human body. Working across paint, ceramics and performance art, herworks vibrate with a sense of movement which stems from her own background as a dancer and her Mother’s career as a choreographer. Taking inspiration from the natural environment (the artist’s longstanding muse) she has created a unique visual language based around natural forms and the vitality of nature. (...)

    Lire la suite

  • STEPHANIE WADE

    Amorphous painting

    -

    French artist Virginie Hucher continues to focus on painting and sculpture, in response to her ever-changing physical and emotional landscape. Her abstract paintings, rendered in beautiful, earthy color palettes, aim to visually depict the vastness of nature and the interplay of body and mind. “Land and sky, land as the body, sky as the soul,” is the aphorism Hucher abides by. (...)

    Lire la suite